Quantcast
Channel: BuzzFeed - Marie Kirschen
Viewing all 365 articles
Browse latest View live

«Paris maltraite sa bibliothèque féministe depuis des années»

$
0
0

Marc Verhille/Mairie de Paris

«La Mairie de Paris veut vraiment faire la peau à la bibliothèque Marguerite Durand.» C'est ainsi que commence le post de blog du Syndicat CGT Culture de la direction des affaires culturelles de la ville de Paris, publié le 28 juillet. Selon ce texte, la Mairie de Paris veut transférer la bibliothèque féministe dans un lieu «totalement inadéquat». Et ce projet provoque pas mal de remous.

daccgtculture.over-blog.com

La bibliothèque Marguerite Durand (BMD), c'est la bibliothèque de la ville de Paris spécialisée sur les femmes et le féminisme. On y trouve une très riche collection de livres, mais aussi des archives, des photos, des cartes postales, des lettres, des dossiers thématiques... Ce qui fait d'elle un lieu précieux pour toutes les personnes (et notamment les chercheurs) travaillant sur l'histoire des femmes. En 2010, l’exposition «Photo, femmes, féminisme» a présenté une petite partie du fond photographique de la bibliothèque. La BMD a été fondée en 1932, quand la journaliste et féministe militante Marguerite Durand, la fondatrice du journal La Fronde, a donné ses archives à la ville de Paris. Hébergée dans un premier temps dans la mairie du 5e arrondissement, la bibliothèque a déménagé en 1989 dans un bâtiment également occupé par la médiathèque Jean-Pierre Melville, dans le 13e arrondissement.

«Les gens ne viendront plus»

Or ce bâtiment doit fermer en juin 2018, pour une période de travaux. Il réouvrira 18 mois plus tard... sans la bibliothèque Marguerite Durand. «La direction des affaires culturelles de la ville de Paris (DAC, ndlr) a annoncé à l'équipe de Marguerite Durand qu’ils devaient partir des lieux actuels», détaille à BuzzFeed News Bertrand Pieri, de la CGT des bibliothèques parisiennes. Selon le syndicat, la ville de Paris aurait proposé aux agents d'intégrer la bibliothèque historique de la ville de Paris (BHVP), située dans le Marais, et donc plus centrale. Sauf que... le lieu manque déjà d'espace.

Les bureaux des bibliothécaires seraient aménagés dans les vieux appartements de l’ancien conservateur de la BHVP. «Pour sept personnes, faudra se serrer», tacle la CGT. Surtout, l'essentiel du fond de la bibliothèque Marguerite Durand ne pourrait être conservé sur place. Selon le texte de la CGT:

«La bibliothèque historique n’a pas de place dans ses réserves: elle a même de ce fait mis pas mal de documents à la benne ces dernières années. Les archives du féminisme iraient donc dans un entrepôt. À condition d’en trouver un. Et pour les chercheurs et universitaires obstinés qui voudraient quand même les consulter, il faudrait en faire la demande au moins deux jours à l’avance...»

Bertrand Pieri craint que la BMD, en plus de son espace, perde son identité. «Le projet fait que, à terme, le fond de la BMD va mourir de sa belle mort, en étant absorbé. Cela va faire que les gens ne viendront plus.»

Sur Twitter, plusieurs personnes ont apporté leur soutien à la BMD ou ont interpellé Anne Hidalgo, la maire de la capitale.

«Il n'est pas question de la fermer»

Contactée par BuzzFeed News, la ville de Paris confirme le déménagement de la BMD à la BHVP en juin 2018, mais reste assez flou sur les détails. «Les conditions de déménagement sont en train d'être travaillées, explique-t-on. On est en train de diagnostiquer les collections et ce travail se poursuivra avec l’équipe de la BMD à la rentrée pour étudier les meilleures conditions de leur déménagement. Mais la bibliothèque continuera de s’appeler "Marguerite Durand" et restera une unité à part entière.»

Les objectifs mis en avant sont de rassembler le fond de la BMD avec le fond Marie-Louise Bouglé, sur la même thématique et déjà situé à la BHVP, ainsi que de garantir un accès au public sur une tranche horaire plus importante (48h pour la BHVP contre 20 actuellement pour la BMD). La mairie précise également qu'une équipe «constituée d’au moins un-e spécialiste de l’histoire des femmes et du féminisme et un budget spécifique continueront à être dédiés spécifiquement à la bibliothèque Marguerite Durand». Et assure qu'il n'y aura aucune réduction budgétaire pour la BMD.

Sollicité par BuzzFeed News, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris chargé de la culture, n'a pas fait suite à notre demande d'interview mais nous a transmis cette réponse via le service presse:

«Cette bibliothèque est pour nous indispensable et il n'est pas question de la fermer. Si son déménagement est en effet envisagé, c'est pour rendre plus accessible et pour mieux valoriser ses formidables ressources.»

«On est face à un déni de l’impact négatif du projet»

L'historienne du féminisme Christine Bard, présidente de l'association des archives du féminisme, fait partie des personnes qui ont tweeté en soutien de la BMD. «Le fonctionnement de la bibliothèque changera complètement, estime-t-elle. On voit bien que la Mairie de Paris va nous dire: "Mais non, vous ne comprenez pas, la bibliothèque ne va pas fermer." Mais on est face à énormément de mauvaise foi et à un déni de l’impact négatif du projet.»

La professeure à l'université d'Angers ne décolère pas:

«On n'est pas contre un déménagement en soi, mais là il n’y aura pas de place pour les lectrices et lecteurs, il n’y aura pas de place pour le personnel et il n’y aura pas de place pour les collections.

On se demande vraiment pourquoi la mairie le fait. Pour économiser quoi? C'est grotesque, ce sont des sommes ridicules par rapport au budget de la ville de Paris. Paris maltraite cette bibliothèque depuis des années sans réaliser que c’est un trésor et qu’il faut le protéger et lui donner des moyens. C'est un lieu de recherche absolument essentiel, avec des fonds magnifiques.»

Si, en 2000, l'universitaire a créé l'association des archives du féminisme et le Centre des archives du féminisme à l'université d'Angers, c'est justement parce que la BMD était saturée, faute d'espace. «Grâce à ce dispositif à Angers, on a pu sauver de gros fonds d’archives que la BMD ne pouvait pas prendre, mais c’est une roue de secours. On a toujours considéré que la BMD était la bibliothèque historique.»

Une pétition en ligne

Il y a dix mois, un autre projet de déménagement de la BMD avait déjà provoqué de nombreuses inquiétudes. L'association des archives du féminisme avait publié une tribune sur le site de Libération, intitulée «Pour un projet ambitieux de bibliothèque d’histoire des femmes et du féminisme à Paris», et lancé une pétition sur Change.org.

change.org

Le mois suivant, le Conseil de Paris avait voté un vœu relatif à la bibliothèque Marguerite Durand, sur proposition des élu-es du groupe communiste et Front de gauche, demandant «que le déménagement ne soit envisagé que dans un lieu plus grand et fonctionnel».

Malgré ces bonnes résolutions, pour Bertrand Pieri, le nouveau projet est «encore pire, ils auront encore moins de place pour leur bureau». «J’espère qu'on va rappeler à Anne Hidalgo ses devoirs féministes, avance de son côté Christine Bard. Fermer LA bibliothèque historique des femmes et du féminisme, c’est aussi un symbole. C’est énorme. On a tellement peu de lieux de mémoire du côté des femmes et des féminismes...». L'universitaire conclut: «On va se bagarrer, on est très très en colère.»


Biba a demandéà des mecs ce qu’ils pensent des règles et les gens sont SOÛLÉS par les réponses

$
0
0

«Ce genre de discours perpétue l’idée selon laquelle les règles sont sales, que les personnes réglées devraient en avoir honte», explique Inès, une étudiante qui a tweeté des extraits de l’article.

Dans son numéro de septembre, actuellement en kiosques, Biba a consacré un micro-trottoir à ce que pensent les hommes des règles, intitulé «Ça leur fait quoi quand on a nos règles?».

Dans son numéro de septembre, actuellement en kiosques, Biba a consacré un micro-trottoir à ce que pensent les hommes des règles, intitulé «Ça leur fait quoi quand on a nos règles?».

BuzzFeed

Twitter: @inesfrndpl

Des extraits qui sont un peu…

Des extraits qui sont un peu…

Twitter: @inesfrndpl / Via Twitter: @inesfrndpl

… comment dire…

… comment dire…

Twitter: @inesfrndpl / Via Twitter: @inesfrndpl


View Entire List ›

22 fois où les gens ont commenté les habits de femmes qui vivaient juste leur vie

$
0
0

Quand, en 2012, la ministre du Logement a été critiquée pour avoir porté un jean, puis une robe à fleurs.

Quand Cécile Duflot, alors ministre du Logement, a voulu prendre la parole dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, mais que les députés se sont mis à la huer... à cause de sa robe à fleurs. 🤔🙄

Quand Cécile Duflot, alors ministre du Logement, a voulu prendre la parole dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, mais que les députés se sont mis à la huer... à cause de sa robe à fleurs. 🤔🙄

Bertrand Guay / AFP / Getty Images

Quand cette même ministre a été critiquée pour avoir porté un jean lors du premier conseil des ministres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, en 2012.

Quand cette même ministre a été critiquée pour avoir porté un jean lors du premier conseil des ministres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, en 2012.

Alors que franchement, on s'en fout un peu, non?

lelab.europe1.fr

Quand, en juillet dernier, Venus Williams a été contrainte de changer son soutien-gorge rose au milieu d'un match de Wimbledon, parce que, selon le règlement du tournoi, il faut être habillé en blanc.

Quand, en juillet dernier, Venus Williams a été contrainte de changer son soutien-gorge rose au milieu d'un match de Wimbledon, parce que, selon le règlement du tournoi, il faut être habillé en blanc.

Michael Steele / Getty Images


View Entire List ›

Voici des BD sur le féminisme réjouissantes ET intelligentes

$
0
0

Voici des BD féministes à lire absolument pour vous initier en douceur

Voici des BD féministes à lire absolument pour vous initier en douceur

Cécile Dormeau pour BuzzFeed France / Via Instagram: @cecile.dormeau

Les sentiments du prince Charles, le premier album de Liv Strömquist publié en France, est une petite merveille. L'auteure part d'éléments de la pop culture (une citation du Prince Charles, la relation de Whitney Houston et de Bobby Brown, le sketch d'un humoriste, etc) pour analyser le sexisme de nos sociétés. Elle y développe un style bien à elle, qu'on retrouvera dans son album suivant, L'origine du monde (voir un peu plus bas): des dessins sobres en noir et blanc, beaucoup de texte, des références fouillées, et une bonne grosse dose d'humour piquant. Liv Strömquist porte un regard acide sur la domination masculine et elle nous régale.

Avec sa collection «La petite bédéthèque des savoirs», les éditions du Lombard ont eu une bonne idée: nous rendre plus intelligent-e-s grâce à la BD. Et ça marche particulièrement bien dans ce tome 11, consacré au féminisme. La raison? Les auteurs, vraiment au top: Thomas Mathieu (l'auteur du «projet crocodiles»), au dessin, et l'universitaire et blogueuse Anne-Charlotte Husson au texte. Anne-Charlotte Husson résume les mouvements féministes à travers sept slogans emblématiques (comme «white woman listen», soit «femme blanche, écoute», «on ne naît pas femme, on le devient» ou encore «le privé est politique»). Son ton simple mais pas simpliste est parfait, et le trait de Thomas Mathieu est particulièrement agréable.

La vie de l'auteure de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est souvent mal connue. Et pourtant, quel destin! En près de 500 pages, Catel et Bocquet nous plonge dans la vie passionnante de cette femme qui n'a pas hésité à transgresser les règles de son temps. Née au milieu du XVIIIe siècle, Marie Gouze est mariée à 17 ans à un homme bien plus âgé qu'elle, qui meurt l'année suivante. Cette liberté retrouvée va lui permettre de devenir Olympe de Gouge (son nom d'emprunt).

Elle s'essaye à l'écriture, publie des pièces de théâtre et des textes engagés. Elle va d'abord prendre position contre l'esclavage, puis s'intéresser aux droits des femmes. Côté vie privée, elle n'hésite pas à prendre des amants, sans se remarier. Elle meurt guillotinée en 1793, pendant la Terreur. Cet album est un bel hommage à sa liberté.

Thomas Mathieu a lancé en 2013 le tumblr Projet Crocodile, où il met en images des témoignages de femmes sur le harcèlement de rue ou encore les violences masculines. Ce bel album compile une partie de ses dessins. Qui sont ces crocodiles? Ce sont les hommes qui se permettent d'interpeller et d'insulter une femme dans la rue, mais aussi ce petit copain beaucoup trop pressant ou ce collègue aux propositions complètement déplacées. Avec ces histoires dessinées, le bédéaste montre très clairement à quoi peut ressembler le sexisme aujourd'hui en France. L'ouvrage se conclut par des textes d'auteures et de collectifs féministes, qui permettent de pousser plus loin la réflexion.

En France, Alison Bechdel est surtout connue pour son album autobiographique Fun Home. Mais avant ça, elle a chroniqué pendant des années la vie d'un petit groupe d'amies lesbiennes –et féministes– aux Etats-Unis. L'année dernière, les éditions Même pas mal ont eu la bonne idée de traduire enfin une compil' de ses chroniques mordantes. C'est drôle, intelligent et les personnages sont diversifiés et authentiquement lesbiens. Oui, vous devriez vraiment lire les Gouines à suivre!

Ainsi soit Benoîte Groult est l'histoire d'une belle rencontre entre la dessinatrice Catel (également auteure d'Olympe de Gouge, voir ci-dessus) et Benoîte Groult, décédée l'année dernière. La célèbre féministe est notamment connue pour son best-seller Ainsi soit-elle, paru en 1975, où elle aborde frontalement la question du sexisme dans une société qui aime pourtant à se penser moderne. Benoïte Groult a aussi écrit sur Olympe de Gouge, justement, et sur les hommes féministes.

À travers la retranscription de ses rendez-vous avec l'écrivaine, mais aussi de longs flashbacks racontant sa vie, Catel arrive à retranscrire sur le papier toute la vivacité de cette très grande dame, qui a marqué son temps.

Dans chacun de ses tomes, la collection Sociarama met en images des enquêtes sociologiques. Séducteurs de rue se penche sur le monde des «PUA», pour «pick-up artists». Soit des jeunes hommes qui estiment être des «artistes» de la séduction et tentent de séduire des femmes via des techniques de drague éprouvées. La BD décrit l'univers des PUA, leur mode de pensée, leur lexique un peu ridicule (une «target», un «opener», le «field», etc). Et montre bien comment on retrouve, à la base de ces communautés en ligne, une vision profondément sexiste des rapports entre les hommes et les femmes.

Cette BD fait le choix de se concentrer sur l'adolescence et la vie de jeune adulte de Simone de Beauvoir. C'est en effet une période charnière pour celle qui deviendra la féministe française la plus célèbre. C'est à cette époque qu'elle commence à se rebeller contre sa famille et les convenances bourgeoises et sexistes qui l'étouffent. Simone de Beauvoir, une jeune fille qui dérange est une bonne façon de commencer à se plonger dans la biographie de l'auteure du Deuxième sexe. Et pour en savoir plus, on pourra ensuite lire les Mémoires d'une jeune fille rangée, dans lesquelles de Beauvoir revient sur ses jeunes années.

Vous avez très probablement déjà entendu parler d'Emma. Cette blogueuse féministe a fait parler d'elle dernièrement avec sa BD sur la charge mentale qui pèse sur les femmes au sujet des taches domestiques (c'est à dire sur le fait de devoir toujours y penser). Son post Facebook sur ce concept féministe a été partagé plus de 200.000 fois et a été évoqué un peu partout dans la presse.

On ne retrouve pas cette BD dans ce premier recueil des BD d'Emma, mais les histoires qu'elle a publié avant, dont une bonne partie évoquent des thématiques féministes. Comme la BD sur le regard masculin, sur le recours trop fréquent à l'épisiotomie ou encore l'enthousiasmant «Check ta chatte», sur le clitoris. Le but d'Emma est de nous faire réfléchir, de nous faire «voir les choses autrement» et elle y réussit largement.

Le sexe féminin et plus généralement le corps féminin a toujours fait l'objet de fantasmes et d'allégations, qui ont parfois amené les femmes elles-mêmes à rejeter leur corps. Avec L'origine du monde, l'auteure et illustratrice suédoise Liv Strömquist s'attaque à ce sujet tabou qu'est l'organe génital de la femme, ainsi qu'à l'orgasme ou la masturbation. La BD retrace chronologiquement le meilleur du pire qui a été dit à ce sujet. On apprend ainsi quelques énormités, souvent de la part de professionnels de la santé ou d'intellectuels, comme celle du Dr Kellogs (qui n'est autre que l'inventeur des cornflakes) qui avait quand même conseillé aux femmes qui se masturbent de se mettre de l'acide parce que cette pratique pouvait «provoquer un cancer».

On découvre aussi des choses assez grandioses parues dans des publications dites «sérieuses»: par exemple, «même le meilleur amant du monde ne peut donner un orgasme à une femme qui n'ose pas lâcher prise au lit» et les femmes ne chercheraient pas «forcément l'orgasme à chaque rapport sexuel»... De manière drôle, mais surtout ironique, Liv Strömquist arrive à déconstruire les nombreux clichés sur l'anatomie féminine, l'orgasme, les règles et plus encore. Un livre exquis à mettre dans toutes les mains, notamment de ceux qui sont frileux à l'idée d'en parler de manière décomplexée.

Dans cette série des Culottées qui est désormais un classique dans la BD qu'on offre à sa fille, à sa cousine, à sa sœur, à sa mère ou même à son mec, Pénélope Bagieu dresse le portrait de femmes géniales. Quinze histoires de femmes dans chaque tome, où on apprend les vies loin d'être ennuyeuses de femmes gynécologue, travailleuse sociale, gardienne de phare, guerrière rappeuse, astronaute, volcanologue ou encore interprète des animaux parmi bien d'autres métiers. À travers son trait moderne et très actuel, Pénélope Bagieu arrive à transmettre de manière humoristique la force de ces femmes qui ont osé s'affranchir des barrières liées à leur condition de genre, culturelle ou sociétale.

Une manière de représenter ces femmes, trop souvent oubliées, mais qui ont bien existé et fait avancer l'Histoire comme elles le pouvaient. D'ailleurs, certaines de ces «Culottées» sont encore vivantes et donc plus contemporaines que jamais.

Comment parler de féminisme avec des mots simples et de manière concise? C'est ce que Dures à cuire propose en mettant en avant des femmes du monde entier, de différentes époques, qui se sont battues à leur manière pour défendre les droits des femmes. Dans cette BD hybride, on y apprend les parcours extraordinaires de femmes comme Anne Bonny, une irlandaise née en 1702 qui fut l'une des premières femmes pirates; ou de Marie Laveau, une coiffeuse réputée et prêtresse vaudou de la Nouvelle-Orléans, qui malgré sa condition de femme noire était libre; ou encore le parcours de Wendy O. Williams, chanteuse punk des Plasmatics, connue pour faire exploser des voitures et faire des performances scéniques extraordinaires. En tout, ce sont 50 histoires de femmes badass, connues et moins connues qui ont initié le combat féministe d'aujourd'hui.

Avec ce livre, on comprend ainsi l'importance de l'intersectionnalité, ou le fait de parler des conditions féminines du monde entier, en parlant du contexte culturel de chaque pays d'origine. En somme, c'est un livre parfait à offrir à une personne en soif d'apprentissage féministe, pour lui donner un panel large de femmes à connaître et encourager la poursuite de connaissances plus approfondies.

Avant d'être une BD, Commando Culotte est à l'origine un blog à succès, superbement mené par Mirion Malle 24 ans, étudiante en sociologie et en genre à Montréal. Dans ces pages, elle nous apprend beaucoup sur les questions de genre, de représentation et d'identité sous le prisme de la pop culture (notamment des films et séries) et avec un humour subversif à souhait. Chaque page peut faire autant réfléchir que sourire, et les traits accessibles de ses illustrations permettent très facilement l'identification. Mirion Malle évoque des thèmes importants comme la grossophobie, la culture du viol et le sexisme ordinaire. C'est le genre de BD qu'on est content d'avoir dans sa bibliothèque et qu'on recommande les yeux fermés à ses ami-e-s en mal de références sociologiques et qui souhaitent en savoir davantage sur le féminisme.

Marseille: «Un viol était en train de se produire silencieusement sous nos yeux»

$
0
0

Trois femmes qui buvaient un verre en terrasse dimanche après-midi racontent avoir été témoins d’un viol en pleine rue. La police a confirmé à BuzzFeed News qu’un homme avait été interpellé et placé en garde à vue.

Marguerite Stern, qui, comme son amie Elvire Duvelle-Charles, est une ancienne Femen, a partagé un texte sur Facebook dans lequel elle raconte l'agression.

View Video ›

facebook.com

Dans son texte, elle raconte qu'elle et ses amies buvaient un verre en terrasse. Et décrit:

«Un mec très chiant, probablement sans domicile fixe, avec une canette de bière à la main et un petit chien beige qui le suivait, a commencé à faire trop de bruit et à taper un scandale au serveur qui voulait le dégager. Il n'avait pas l'air bien. À un moment, il s'est même mis à pleurer. J'ai eu de la peine pour lui. Et deux minutes plus tard, il violait une femme.»

«C'est Elvire qui a remarqué qu'il se passait quelque chose d'anormal: l'homme était allongé sur la femme, et faisait des mouvements de va-et-vient. Si elle n'avait pas prêté trop d'attention à cette scène qui ressemblait au premier abord à une "simple" exhibition sexuelle, elle n'aurait pas remarqué que la femme semblait inconsciente.

(...) Je me suis levée, et je suis allée voir de près le visage de cette femme dont les yeux étaient fermés. Je ne me rappelle plus de ce que j'ai dit au violeur qui s'est enfui. Je me rappelle seulement de son regard et de son sexe en érection. La bite d'un violeur. La femme a remonté son jean d'un mouvement de main, comme un réflexe, et est retournée à son coma. J'ai essayé de la réveiller, mais en vain.»

Elle explique ensuite qu'elles ont appelé les pompiers, qui sont arrivés rapidement et ont réveillé la victime.

«On s'est accroupies pour lui parler, pour lui raconter ce qu'on venait de voir, pour lui dire que les pompiers étaient là et que c'était pour son bien, parce qu'on pensait qu'elle avait besoin d'assistance. Elle ne se souvenait pas de la pénétration, mais seulement du fait que le mec avait essayé de l'embrasser. Dans ses propos, on a compris que ça n'était pas la première fois que ça lui arrivait.

Quand on lui a dit que ce que cet homme avait fait était un crime puni par la loi, et qu'il pouvait être emprisonné pour ça, elle a répondu: "Ben alors y en a d'autres qui devraient aller en prison." On a essayé de la convaincre de porter plainte et de suivre les pompiers qui pouvaient l'emmener à l'hôpital pour qu'elle voie un médecin qui pourrait attester du viol. Elle était décalquée, choquée.»


View Entire List ›

Le service civique accusé d’avoir retiré l’annonce d’une asso féministe à cause de la fachosphère

$
0
0

L’association Lallab devait bénéficier de trois services civiques. Mais, alors qu’elle était attaquée sur Twitter par certains comptes de la fachosphère, son annonce a été dépubliée par l’Agence du service civique. «Il n’y a pas de lien», affirme l’agence à BuzzFeed News.

Lallab est une association féministe et un magazine en ligne «dont le but est de faire entendre les voix des femmes musulmanes qui sont au cœur d’oppressions racistes et sexistes», explique son site internet.

Lallab est une association féministe et un magazine en ligne «dont le but est de faire entendre les voix des femmes musulmanes qui sont au cœur d’oppressions racistes et sexistes», explique son site internet.

lallab.org

Le site précise que la mission de l'association est de «lutter contre les préjugés subis par les femmes musulmanes (...) et de susciter l'inspiration pour permettre aux femmes de devenir pleinement les actrices de leur propre vie».

Le site précise que la mission de l'association est de «lutter contre les préjugés subis par les femmes musulmanes (...) et de susciter l'inspiration pour permettre aux femmes de devenir pleinement les actrices de leur propre vie».

Sa cofondatrice, Sarah Zouak, est l'auteure du documentaire Women SenseTour sur des féministes au Maroc, en Tunisie, en Turquie, en Iran ou encore en Indonésie, un projet soutenu par la Fondation de France.

lallab.org


View Entire List ›

Les 28 répliques les plus drôles de «La Cité de la peur»

$
0
0

Alain Berbérian, le réalisateur de La Cité de la peur, est mort le 22 août 2017 à 63 ans. Voici les meilleures répliques de son plus grand chef-d’œuvre.

AMLF

AMLF

AMLF

AMLF


View Entire List ›

Dans cette vidéo de Konbini, «faire boire la fille au maximum», c’est de la drague

$
0
0

Accusée sur les réseaux sociaux de promouvoir la culture du viol, la vidéo a été supprimée par le média qui reconnaît qu’elle relayait des «propos inappropriés».

Jeudi, le site Konbini a publié sur ses comptes Twitter et Facebook un micro-trottoir vidéo dans lequel des passants donnent leur technique de drague. Un homme y explique qu'il faut «faire boire la fille au maximum».

Jeudi, le site Konbini a publié sur ses comptes Twitter et Facebook un micro-trottoir vidéo dans lequel des passants donnent leur technique de drague. Un homme y explique qu'il faut «faire boire la fille au maximum».

Il commente «technique de chien mais technique efficace».

Konbini


View Entire List ›


Rokhaya Diallo: «J'ai envie de donner une chance à Cyril Hanouna»

$
0
0

BuzzFeed France

Connue pour son engagement féministe et antiraciste, la journaliste Rokhaya Diallo a suscité la polémique en intégrant l'émission controversée de Cyril Hanouna, «Touche pas à mon poste !» (TPMP). Elle explique son choix auprès de BuzzFeed News. Elle nous parle aussi du manque de représentativité dans les médias français et des clivages qui traversent le mouvement féministe.

Sur son arrivée dans «Touche pas à mon poste !»

Cette rentrée, vous intégrez l'équipe de «Touche pas à mon poste !», émission qui a pourtant suscité de nombreuses polémiques avec ses séquences jugées racistes, sexistes, homophobes... Qu'allez vous faire là-bas?

Effectivement, je vais être dans l'émission une fois par semaine. Il se trouve que je connais Cyril Hanouna depuis un certain nombre d'années. C'est une personne pour qui j'ai de la sympathie. Il m'a régulièrement proposé de venir dans son émission, mais le format de l'époque ne me permettait pas d'exercer mon métier comme je le voulais. Je n'avais pas envie de me déguiser en koala ou de raconter ma vie personnelle.

S'agissant des polémiques, je suis d'accord avec les gens qui ont été heurtés, blessés et qui se sont mobilisés. Je trouve que c'est plutôt une bonne chose de voir qu'une mobilisation numérique peut donner lieu à des sanctions du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et des excuses de Cyril Hanouna. Il est donc venu me voir en me disant qu'il souhaitait modifier un peu le format de l'émission en changeant la rédaction en chef, en appelant de nouveaux chroniqueurs (dont le journaliste Rachid Arhab dont je respecte énormément le travail) et j'ai trouvé cela intéressant. Il se trouve que j'étais une téléspectatrice de la première heure, notamment lorsque l'émission était sur France 4. Cyril Hanouna a commis des fautes, qui ont été sanctionnées. Je crois au pouvoir de la sanction et de la rédemption; j'ai envie de lui donner une chance et de croire en la proposition qu'il m'a faite.

Pour justifier votre participation, vous dites qu'il y a eu une prise de conscience de Cyril Hanouna. Or, dans chacun de ses prises des paroles, il laissait entendre qu'il était victime d'une manipulation. Des chroniqueurs comme Jean-Michel Maire (accusé d'agression sexuelle) sont également reconduits. Vous pouvez balayez cela d'un revers de la main?

J'attends que l'émission commence et je fais plutôt confiance à la proposition qui m'a été faite. C'est-à-dire d'être ce que je suis: une journaliste du monde culturel et politique et de faire de la critique médias. Après, je suis libre d'intervenir comme je le souhaite, je ne suis pas obligé d'y retourner si l'émission ne me convient pas. Mais vraiment, aujourd'hui, j'ai envie d'y croire, parce que je suis une enfant de la télé, parce que c'est une émission suivie par un public très populaire dont on parle très peu. C'est un public qui n'est pas non plus forcément respecté et à qui j'ai envie de parler tout simplement.

«Une émission comme "Quotidien", je ne comprends pas comment c'est possible aujourd'hui. Je n'ai jamais vu un seul chroniqueur noir.»

Certains disent que vous servez de caution pour redorer l'image de l'émission, qu'est-ce que cela vous inspire?

Je peux comprendre les interrogations, mais comme je l'ai dit, Cyril Hanouna ne m'a pas sollicité que cette année. C'est une proposition qu'il me fait de manière récurrente. Après, j'ai l'habitude d'intervenir dans des médias dont la ligne peut ne pas plaire: je travaille à RTL depuis longtemps, et c'est aussi la radio où officient [le polémiste d'extrême droite] Éric Zemmour, [la directrice de la rédaction de Causeur] Élisabeth Lévy ou même [l'éditorialiste du Figaro] Ivan Rioufol. Ce dernier m'avait quand même demandé de me désolidariser des attentats terroristes parce que je suis musulmane! et je suis encore à RTL. Je pense que le débat, c'est aussi important. La représentation de toutes les opinions et de toutes les physionomies, c'est important. Est ce que je sers de caution? On peut se poser la question partout, car partout où je vais [dans les médias], je suis la seule femme noire.

Vous êtes autour de la table et Cyril Hanouna fait un canular homophobe par exemple, que faites-vous? Vous quittez le plateau?

Je n'en sais rien. Je réagirai comme je fais toujours, mes réactions ne sont pas anticipées. Généralement, lorsque j'entends des propos qui me heurtent, je réagis et je le souligne. On verra bien.

Sur le manque de représentativité dans l'émission «Quotidien»

Il y a eu plusieurs cas de blackfaces de youtubeurs, le dernier date de cette semaine. Comment expliquer qu’en 2017, tant de gens ne soient pas conscient de l’aspect raciste de cette pratique, qui consiste à se «déguiser» en Noir?

Je pense qu'il y a un énorme problème d'inculture en France sur les questions raciales. Beaucoup de gens ne connaissent rien à l'histoire coloniale, à l'histoire de l'esclavage mais du point de vue spécifiquement français. Il n'y a pas beaucoup de gens qui sont dans des positions où ils pourraient répondre directement à ce genre de pratiques. C'est un problème de déni qui produit de l'inculture. Aujourd'hui, les médias français ne sont pas du tout à le reflet de la France telle qu'elle est aujourd'hui. Une émission comme «Quotidien», je ne comprends pas comment c'est possible aujourd'hui. Je n'ai jamais vu un seul chroniqueur noir. Il y a une impensée y compris chez des gens de gauche portant des valeurs progressistes.

Comment corriger cela, ça passe par la discrimination positive?

Il faut être volontariste. L'entre-soi produit de l'entre-soi. Il faut dire «je décide que mon équipe doit avoir tant de femmes, tant de personnes d'origines asiatiques, d'origine roms, etc. Il faut diversifier ses sources de recrutements. Et lorsque quelqu'un a été discriminé parce qu'il est Noir ou Arabe et que malgré tout ça il arrive a produire un CV de journaliste et à venir le donner à une grande maison de production, ça veut dire qu'il a des qualités, qu'il a réussi à braver tous les obstacles du racisme systémique. Même en étant juste utilitariste, on a intérêt à faire travailler des gens qui ont fait preuve de ténacité. Il faut qu'on dise à un moment «on est tous Blancs, on est tous des mecs, on s'appelle tous Quentin et Martin, eh bien il nous faut quelqu'un qui ait un autre prénom qui ressemble à autre chose et qui va permettre à d'autres gens de s'identifier».

Quelque chose me touche beaucoup avec «TPMP», c'est que Cyril Hanouna est d'origine tunisienne et c'est la première fois que je vois quelqu'un d'origine maghrébine l'aborde dans son émission de manière aussi récurrente au point de faire des jeux en arabe. On ne comprend pas pourquoi l'émission marche, mais il y a des gens à qui ça parle. C'est aussi important de montrer cette France qui est diverse et qui n'a pas vraiment d'endroit où elle peut se reconnaître.

Sur la polémique autour de l’association féministe Lallab

Lallab est une association qui souhaite «faire entendre les voix des femmes musulmanes». Des internautes, notamment des comptes de la fachosphère ou liés au Printemps républicain, se sont mobilisés pour dénoncer le fait que cette association allait pouvoir bénéficier de trois services civiques, accusant entre autres Lallab de faire de la «propagande islamiste». Rokhaya Diallo a signé la tribune publiée sur le site de Libération, intitulée «Stop au cyberharcèlement islamophobe contre l'association Lallab». Pour en savoir plus sur cette polémique, lisez notre article.

Pourquoi avoir choisi de signer la tribune défendant l'association féministe Lallab?

«J’ai signé la pétition parce que j’ai l'impression que toutes les organisations qui souhaitent lutter contre les clichés islamophobes sont taxées de radicalité, d'extrémisme. On prétend qu’elles ont des liens avec [la confrérie islamiste des] Frères musulmans, qu’elles sont islamistes. On reproche à Lallab le fait qu’elle estime que la loi de 2004 sur les signes religieux à l'école a exclu plusieurs jeunes femme de l'école, et moi je suis complètement d'accord avec ça. Cette loi a été votée parce que la loi de 1905 ne permettait pas cette exclusion-là. C’est donc une exception au principe de laïcité. Ça ne veut pas dire que je prône le fait de voiler toutes les femmes de France et de Navarre. Je ne vois pas pourquoi Lallab n’aurait pas le droit de s'interroger [sur cette loi].

Qu'est-ce que cela dit du climat actuel?

De forts soupçons pèsent sur les personnes musulmanes qui prennent la parole. On a du mal à imaginer qu’il y a une prise de parole de la part des gens qui sont musulmans qui ne soit pas «militante», mais au sens d’«extrémiste». Je pense notamment au Collectif contre l'islamophobie en France, qui a été victime d’une campagne de stigmatisation extrêmement importante dans le cadre national français alors que c’est une association qui est reconnue par les Nations unies. J’ai été amenée à la côtoyer dans des débats internationaux sans que personne ne s’interroge sur leur légitimité, parce que leur légitimité vient simplement de leur travail. Pour les gens qui se posent dans l’espace public comme étant musulmans, il y a une grande difficulté à prendre une parole qui serait perçue comme neutre, et ça, c’est vraiment quelque chose qui est problématique.

Pour Lallab, il y a une dimension supplémentaire: ce sont des femmes et, en général, les femmes qui prennent la parole dans l’espace public sont harcelées. Je pense que toutes les féministes, y compris moi, ont été exposées à des menaces de viol. Pour certaines, elles ont vu leur adresse divulguée. Il y a quelque chose de l’ordre de l’intimidation physique. On leur laisse entendre qu’on va leur ramener à leur condition de femmes en les agressant, car il y a toujours ce préjugé de la faiblesse physique, et du fait qu’elles peuvent être agressées sexuellement.

J’ai signé cette pétition pour dire que c’est une association qui est très bienveillante, avec des ondes très positives. Je trouve incroyable qu’une toute petite association cristallise autant de haine.

Sur les féministes qui estiment qu’on ne peut être féministe et musulmanes

Certaines féministes ont pris la parole pour s’opposer à Lallab, en arguant du fait qu’on ne pourrait pas être féministe et musulmane. Vous êtes vous-même féministe et musulmane. Que pensez-vous de ce débat?

Je trouve que donner des brevets de féminisme aux autres femmes, c’est antiféministe. Jamais je ne contesterai à une femme, quelle qu’elle soit, le droit de se revendiquer comme féministe. Ce qui me dérange, c’est quand des femmes souhaitent imposer des choix à d’autres femmes.

Je suis musulmane, et comme les gens peuvent le voir je ne suis pas voilée. Mais je revendique de militer pour que les femmes fassent des choix qui ne sont pas les miens. Je n’ai pas envie de vivre dans un monde où tout le monde me ressemble et fait des choix qui sont exactement identiques aux miens. Il y a une pluralité aussi bien dans la sphère musulmane que dans la sphère extra-musulmane, et c’est pour cette pluralité-là que je milite. Je suis ravie de vivre dans un pays qui me permet de vivre avec des femmes qui font des choix différents. Et qui peuvent être unies par un projet commun.

Je pense qu’il y a une question générationnelle, qu’il y a des féministes qui ne comprennent pas l'évolution du pays et qui font des analogies qui renvoient systématiquement les femmes françaises voilées à l’Iran, à l’Afghanistan, à l’Arabie saoudite. Comme si ces femmes étaient liées à des pays étrangers, alors qu’elles sont françaises, nées en France, et que leurs choix n’ont rien à voir avec les choix de théocraties autoritaires. Je milite autant pour que les femmes aient le droit de se voiler en France que pour le fait qu’elles aient le droit de se dévoiler dans d’autres pays. C’est un choix qui me semble assez simple à comprendre: celui de disposer de son corps.

Sur les violences policières

Dans certains portraits, on peut lire que vos engagements militants sont nés après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, électrocutés alors qu’ils tentaient de fuir la police en 2005. Douze ans après, quel regard portez-vous sur la police en France?

Malheureusement, il y a toujours une douzaine, une quinzaine de personnes qui meurent tous les ans entre les mains de la police française ou de la gendarmerie. Ces personnes ont pour point commun d'être plutôt jeunes, issues de quartiers populaires, surtout d'origine maghrébine, Noir, Roms ou d’origine chinoise. Il y a toujours autant de violences policières et pas de dispositif gouvernemental pour lutter contre. C’est comme si les décès de Zyed et Bouna n’avais pas servi de leçon.

Les médias ont beaucoup de mal à reconnaître qu’il y a cette dimension raciale. Ce que je trouve intéressant c’est la manière dont on dépeint les crimes policiers aux Etats-Unis et en France. Quand j’entends qu’un policier blanc a tué un Noir, c’est jamais pour parler de la France. On nous parle de Mike Brown, d’Eric Garner aux Etats-Unis, on décrit très bien tous les enjeux raciaux qui font que cette personne noire a été exposée à une violence qui a mis fin à sa vie. Et quand c’est en France, tout d’un coup, on nous parle de Théo, on devine qu’il est Noir parce qu’on voit sa photo mais personne n’ose le dire. Adama Traoré, on devine qu’il est Noir parce que son nom a une consonance africaine, mais personne n’explique le lien entre sa couleur de peau et sa mort. Est-ce que vous avez déjà entendu parler de la couleur de peau des policiers? Moi jamais. Il y a un impensé, une incapacité à nous regarder nous comme une société post-coloniale.

Non, la pilule ne tue pas plus de femmes que les violences conjugales

$
0
0

L’interview de Sabrina Debusquat sur les dangers de la pilule a été vue plus d’un million de fois sur Facebook. Dans cette vidéo, une comparaison chiffrée lui a valut des critiques virulentes. Contactée par BuzzFeed News, la journaliste reconnaît une erreur.

Le 8 septembre, le média spécialisé dans la vidéo Brut a publié une interview de Sabrina Debusquat, qui commence par cette phrase prononcée par la journaliste: «Aujourd'hui, on a plus de femmes qui vont décéder à cause de leur pilule, chaque année, que de violences conjugales».

View Video ›

Pour info, en 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint.

Facebook: video.php

L'auteure y évoque des «femmes en parfaite santé», qui se retrouvent «avec des effets secondaires ou qui décèdent parce qu'elles ont pris une contraception». Elle explique que la pilule oestroprogestative «est classée cancérigène avérée, reconnue, de catégorie 1». Elle avance par ailleurs que les contraceptions masculines sont développées avec succès, mais que l'industrie «estime qu'il n'y a pas vraiment de marché, que les hommes ne sont pas prêts».


View Entire List ›

La grossophobie, c'est quoi?

$
0
0

Dans les médias, sur les blogs, sur les réseaux sociaux, on entend de plus en plus parler de «grossophobie». Que veux dire ce terme exactement? Contre quoi veulent lutter celles et ceux qui dénoncent cette grossophobie? BuzzFeed News fait le point.

La grossophobie

Suggestions Google pour "les gros sont"

Le terme n'existe pas (encore?) dans le dictionnaire mais il est défini par le Wiktionnaire comme une «aversion ou attitude hostile envers les personnes en surpoids, grosses ou obèses». La grossophobie, c'est la peur (phobie) mais aussi l'hostilité, le rejet des personnes grosses et l'alimentation de préjugés négatifs qui leur sont associés. Ainsi, certains clichés voudraient que les personnes grosses soient «gloutonnes», «fainéantes», «paresseuses», ou «sales». La grossophobie, c'est aussi les discriminations que subissent les personnes grosses, notamment au travail et dans la sphère médicale.

À la base de ces préjugés, on retrouve l'idée que le fait d'être gros, voire obèse, est un choix. Comme quand, lors de l'un de ses éditos vidéo, Christophe Barbier distingue les obèses qui le sont «à leur corps défendant» (pour des raisons génétiques), et ceux qu'il estime «responsables» par «manque de volonté», «ceux qui payent le prix de comportements alimentaires dérégulés».

Comme l'explique la diététicienne Lisa Rutledge, interviewée par Elle Québec, certains «se permettent de juger les grosses personnes en insistant sur le fait que, si elles étaient seulement plus informées, plus disciplinées ou "meilleures", elles pourraient être minces, elles aussi. On aime croire qu’on a un contrôle absolu sur son poids, car c’est
 une idée réconfor
tante, mais c’est
 loin d’être si simple.
»

La violence verbale et les micro-agressions

youtube.com

De nombreuses personnes grosses expliquent subir des remarques hostiles et humiliantes de manière quotidienne. Dans son livre On ne naît pas grosse (Éd. Goutte d'Or, 2017, voir la vidéo ci-dessus) Gabrielle Deydier évoque, par exemple, cette fois où elle a acheté deux croissants à la boulangerie et où la cliente derrière elle a lâché «pour moi, un seul suffira». Interviewée par Psychologie, elle décrit:

«Nous subissons une violence quotidienne. Lorsque je fais mes courses, par exemple, les gens regardent mon panier. Si je prends une tablette de chocolat, j’ai le droit à des réflexions comme : "Ah, on comprend mieux…", accompagnées de regards appuyés. Récemment, dans le train, un homme, près de moi, m’a lancé: "Je ne peux pas rester à côté de quelqu’un comme vous, je me sens oppressé, je vais demander à changer de place".»

C'est ce que l'on appelle le «fat shaming», c'est-à-dire le fait de humilier quelqu'un en raison de sa corpulence.

Les remarques blessantes peuvent aussi venir de proches qui estiment avoir une bonne intention et souhaitent donner des conseils, pourtant non sollicités. Mais est-ce que ces remarques peuvent vraiment aider les personnes concernées? On sait que le stress joue un rôle dans la prise de poids et que la culpabilité n'aide en rien à soigner des troubles du comportement alimentaire. Stresser encore plus une personne grosse, ce n'est pas l'aider à aller mieux. Gabrielle Deydier commente:

«L’argument classique des grossophobes, c’est: "Si on vous fait des remarques, c’est pour votre bien, pour vous secouer." Pourtant, nous savons aujourd’hui que la grande majorité des régimes font grossir. Les médecins n’ont pas réussi non plus à nous faire maigrir. Malgré cela, n’importe quel passant a une idée pour nous faire perdre du poids.»

La maltraitance médicale

La grossophobie dans le milieu médical est particulièrement dénoncée par les militants travaillant sur ce sujet. Car certains médecins se permettent de faire des remarques violentes à leurs patientes et patients. «Je me souviens particulièrement d'un médecin qui m'a hurlé dessus dans son cabinet en me disant que j'étais grosse et que j'allais mourir d'une crise cardiaque à 20 ans et que je devrais avoir honte», raconte par exemple la blogueuse et féministe Daria Marx. «Je devais avoir 8 ou 9 ans.»

La militante américaine Ali Thompson, qui tient le Tumblr ok2befat, raconte, elle, comment elle est sortie en pleurs d'un rendez-vous gynéco après que sa médecin, en plein milieu d'un frottis, lui a fait des commentaires «vicieux et méchants» sur son poids, et lui a «expliqué à quel point il était dégueulasse d’être gros-se». Elle commente:

«N’importe quel-le gros-se vous dira que trouver un médecin qui vous écoute ou qui prend vos soucis au sérieux est une entreprise pourrie. Parce que peu importe vos symptômes, on vous dira de perdre du poids. Vous avez la cheville tordue? Perdez du poids. Une otite? Perdez du poids? La grippe? Perdez du poids. (...)

Ce n’est donc pas une surprise si beaucoup de personnes gros-ses évitent au maximum de voir des médecins. Je suis coupable d’attendre que mes symptômes deviennent insupportables ou pire pour prendre rendez-vous.»

Bien sûr, un poids important peut avoir des conséquences sur la santé, mais le fait de le voir systématiquement comme responsable de tous les problèmes de santé des personnes grosses peut aussi mener à des erreurs de diagnostic.

Autre problème pour les personnes grosses: le matériel médical n'est pas toujours adapté. Par exemple, le brassard pour prendre la tension est souvent trop petit. Sur le site Cheek, Eva, qui milite avec Daria Marx au sein du collectif Gras politique, énumère les soucis d'équipements:

«Dans les hôpitaux, ils n’ont en général qu’un seul lit pour grosse personne. À Paris, il n’y a qu’un scanner à champ ouvert. C’est déjà arrivé qu’on dise à des personnes obèses d’aller chez des vétérinaires pour utiliser les grands équipements.»

Daria Marx voit dans cette grossophobie médicale «un vrai amalgame» entre faire la guerre à l'obésité et «faire la guerre à l'obèse»:

«Par exemple, on fait de la prévention contre le cancer, mais on ne va pas chier sur les cancéreux. On peut très bien déclarer que l'obésité ce n'est pas bien, faire de la prévention et soigner des gens qui sont obèses, mais en faisant la guerre aux obèses, ça ne fonctionne pas. Et ça, le corps médical ne le comprend pas.»

Sur son site, le collectif Gras politique propose donc une liste de médecins sûrs, c'est-à-dire ayant «un comportement éthique et non grossophobe», et une liste de médecins «non safe», à éviter, ainsi qu'une brochure analysant la grossophobie médicale.

Précarisation

Pascal Guyot / AFP / Getty Images

On sait que l'obésité touche plus certaines catégories sociales. Selon l’étude Esteban, publiée en juin dernier, 30 des femmes dont le revenu mensuel est inférieur à 450 euros sont obèses, alors qu'elles ne sont que 7 chez les femmes qui ont plus de 4200 euros par mois.

Mais la grossophobie empire ce phénomène et contribue à des discriminations à l'embauche. Une étude menée par le défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail indique que les femmes obèses sont huit fois plus discriminées que les femmes ayant un indice de masse corporelle (IMC) dans la norme. Les hommes obèses sont, eux, trois fois plus discriminés.

En théorie, cette discrimination au travail basée sur l'apparence est interdite par la loi française. Mais, dans les faits, elle reste extrêmement compliquée à démontrer.

Grossophobie dans les médias

View Video ›

Facebook: video.php

La grossophobie ne se limite pas aux commentaires des passants et des médecins. Elle est aussi régulièrement présente sur nos écrans. Comme, par exemple, lorsque Jamel Debbouze, invité sur le plateau de Quotidien, se moque d'une jeune femme qui porte plainte contre Usher. Celle-ci affirme qu'elle a eu un rapport avec le chanteur mais l'accuse de ne l'avoir pas prévenue qu'il avait de l'herpès génital. «C'est sûr que c'est une menteuse!», lâche Jamel Debbouze, hilare. «On peut repasser les images de la victime?», insiste-t-il. Comme si une femme grosse ne pouvait absolument pas être désirée par une star comme Usher. Comme si les personnes grosses ne pouvaient être attirantes et avoir une vie sexuelle.

Quelques semaines auparavant, c'était la pub de la marque Gifi qui faisait réagir les internautes. On y voyait Loana se transformer en mannequin, mince et présentée comme très sexy, à partir du moment où elle pose le pied dans une piscine gonflable -sous le regard réjoui de Benjamin Castaldi.

View Video ›

Facebook: video.php

Dans de nombreuses fictions, les personnes grosses sont moquées ou présentées comme gloutonnes (poke Monica, dans Friends, et toute les blagues sur son rapport à la nourriture quand elle était jeune et grosse). Comme le remarque le site féministe Simonæ, dans un grand nombre de films —notamment dans les dessins animés Disney— le méchant ou la méchante est gros-se. Et quand les grosses personnes ne sont pas raillées, elles sont tout simplement absentes des écrans. Si, en France, un adulte sur deux est en surpoids et un sur six obèses, les personnes grosses sont beaucoup moins nombreuses à obtenir les premiers rôles au cinéma.

«Body positivity» et «fat positivity»

Instagram: @doodlepeoplexo

Le mouvement pour l'acceptation des personnes grosses entend lutter contre cette grossophobie. Dès les années 1960 et 1970, des militants et militantes vont s'organiser pour dénoncer la stigmatisation qu'ils et elles subissent. En 1967, un «fat-in» est organisé dans Central Park, à New-York, où 500 personnes mangent des glaces et brûlent des images de mannequins très minces. Toujours aux Etats-Unis, en 1969, se lance la NAAFA, l'Association nationale pour faire progresser l'acceptation des gros-ses.

En France, l'association Allegro Fortissimo se lance en 1989, pour lutter «contre les discriminations dont sont victimes les personnes de forte corpulence». En 1994, la comédienne Anne Zamberlan, l'égérie des magasins Virgin, publie un Coup de gueule contre la grossophobie (Éd. Ramsay), sous-titré «Je suis grosse, et alors?».

youtube.com

Voici l’histoire du procès retentissant qui a changé la vision de la société sur le viol

$
0
0

En 1978, trois agresseurs sont condamnés à de la prison pour le viol d’un couple de femmes. Le procès et le débat sur le viol qui a suivi sont devenus l’une des grandes victoires du mouvement féministe en France. Mardi, France 3 revient sur l’évènement.

France 3 consacre mardi 19 septembre une soirée au fameux procès d'Aix-en-Provence, dont l'avocate Gisèle Halimi avait voulu transformer en «procès du viol», et c'est un petit évènement.

France 3 consacre mardi 19 septembre une soirée au fameux procès d'Aix-en-Provence, dont l'avocate Gisèle Halimi avait voulu transformer en «procès du viol», et c'est un petit évènement.

Dans le téléfilm Le Viol, c'est Clotilde Courau qui incarne l'avocate Gisèle Halimi. / Via François Lefebvre/France 3

Le téléfilm et le documentaire sont adaptés de l'excellent ouvrage Et le viol devint un crime (Éd. Vendémiaire, 2014), de Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti, qui revient en détails sur cette affaire juridique et les répercussions qu'elle a eu sur la société française.

Malgré leur impact énorme, les mouvements féministes sont encore peu représentés dans la fiction. Si l'initiative de France Télévision est à saluer, c'est d'abord parce qu'elle contribue à réparer un peu cet oubli. Mais aussi, et surtout, parce qu'elle permet de faire connaître au plus grand nombre cet épisode capital du féminisme français.

Picherie Roger/Cédric Condon

Le 20 août 1974, deux touristes belges, en couple, campent dans la calanque de Morgiou, à côté de Marseille, dans les Bouche-du-Rhône.

Le 20 août 1974, deux touristes belges, en couple, campent dans la calanque de Morgiou, à côté de Marseille, dans les Bouche-du-Rhône.

Anne Tonglet est professeure, et Araceli Castellano est encore étudiante. Les deux femmes veulent se rendre en canoë dans le camp de naturisme de la calanque de Sugiton, mais décident de passer d’abord la nuit dans la calanque de Morgiou.

À peine sont-elles arrivées qu'un habitant des environs tente de les draguer. Mais le couple l’envoie balader. Le lendemain, rebelote, il fait une nouvelle tentative infructueuse. Se sentant humilié, il décide de revenir le soir même avec deux amis. Pour «[se] venger», expliquera-t-il ensuite aux gendarmes. «La préméditation ne fait donc pas de doute», commentent Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti dans Et le viol devint un crime.

google.fr


View Entire List ›

Les 23 meilleures pancartes de la manif de Mélenchon contre la réforme du code du travail

$
0
0

1.

1.

BuzzFeed France News

2.

2.

BuzzFeed France News

BuzzFeed France News


3.

3.

BuzzFeed France News

4.

4.

BuzzFeed France News

5.

5.

BuzzFeed France News

6.

6.

BuzzFeed France News

7.

7.

BuzzFeed France News

8.

8.

BuzzFeed France News

9.

9.

BuzzFeed France News

10.

10.

BuzzFeed France News

11.

11.

BuzzFeed France News

12.

12.

BuzzFeed France News


13.

13.

BuzzFeed France News

14.

14.

BuzzFeed France News


15.

15.

BuzzFeed France News

16.

16.

BuzzFeed France News

17.

17.

BuzzFeed France News

18.

18.

BuzzFeed France News


19.

19.

BuzzFeed France News


20.

20.

BuzzFeed France News

21.

21.

BuzzFeed France News

22.

22.

BuzzFeed France News

23.

23.

BuzzFeed France News

LINK: Manif des «Insoumis»: l'étrange communication de la préfecture sur le nombre de participants


Pourquoi nous lançons «MEUFS»

$
0
0

Ellie Sunakawa

Ce 24 octobre 2017, BuzzFeed France lance MEUFS, une page Facebook et une nouvelle rubrique dédiées entièrement aux femmes et aux féminismes. À travers MEUFS, nous comptons explorer toutes les questions concernant les femmes aujourd’hui. Qu'il s'agisse de témoignages sur les violences gynécologiques, de Françaises célèbres qui nous parlent de leurs idoles féministes, ou tout simplement de recommandations de films 100 % badass, nous avons voulu créer un espace par et pour les femmes.

L'actualité de ces dernières semaines a démontré que, plus que jamais, les femmes ont besoin d'un espace pour pouvoir s'exprimer, échanger, et comparer leurs expériences. Nous voulons faire de MEUFS une page pédagogique où toutes les lectrices, qu’elles soient féministes ou non, pourront se retrouver et se sentir en sécurité. Nous voulons leur offrir un lieu pour apprendre, échanger, poser des questions, et donner une voix à celles et ceux qui ne se sentent pas représenté-e-s dans la culture populaire. Parce qu'on en a marre des clichés nocifs. Parce que ça fait un bien fou de se rendre compte qu'on a toutes déjà fait ce même truc un peu honteux, et réaliser que non, on n'est pas anormales. Parce que le consentement est encore une notion floue pour certains. Parce qu'on veut aimer nos corps selon nos propres termes. Parce qu'on a envie de raconter nos expériences sans se faire traiter de putes.

Depuis son lancement en 2013, BuzzFeed France a toujours été profondément attaché aux droits des femmes ainsi qu’aux questions de diversité et de représentation. Avec MEUFS, nous rendons cet attachement plus visible, et nous espérons que nos lectrices et lecteurs nous rejoindrons dans cette nouvelle aventure.

Nous voulons que vous fassiez partie de ce projet, et nous avons hâte d'entendre vos réactions et vos suggestions. Si vous avez une info que vous souhaitez partager, ou souhaitez qu'on aborde un sujet particulier, vous pouvez nous contacter à meufs@buzzfeed.com.

15 films avec des femmes badass que vous pouvez voir sur Netflix

$
0
0

Parfois, on en a bien besoin.

La Revanche d'une blonde

La Revanche d'une blonde

Desservi par son titre un peu racoleur, La Revanche d'une blonde est en fait un film féministe aussi divertissant qu'inspirant. On y suit Elle Woods, sous-estimée parce qu'elle est blonde, sexy, et adore la mode. Lorsqu'Elle s'inscrit à la fac de droit de Harvard, personne ne la prend au sérieux, mais elle finit par prouver qu'on peut à la fois être blonde et brillante.

UGC Fox Distribution

Elizabeth

Elizabeth

Quand Elizabeth I accède au trône en 1558, elle doit gérer une guerre sur plusieurs fronts avec l'Espagne et la France, et, selon ses conseillers, se trouver un époux afin de consolider son pouvoir. Mais – spoiler vieux de cinq siècles – la reine Elizabeth a refusé de se marier. Ce qui ne l'a pas empêchée de régner pendant presque un demi-siècle, et d'initier ce que l'on décrit maintenant comme l'âge d'or de l'Angleterre.

PolyGram Film Distribution

Le Sourire de Mona Lisa

Le Sourire de Mona Lisa

Julia Roberts incarne une prof d'histoire de l'art qui débarque dans une très prestigieuse école pour jeunes filles issues de la haute bourgeoisie américaine, dans les années 1950. Elle est bien décidée à transmettre sa passion pour la peinture à ses étudiantes mais déchante très vite : à Wellesley, il est surtout question de se marier et de devenir femme au foyer. Julia Roberts est parfaite dans ce rôle de prof anticonformiste, qui n'a que faire des attentes de l'époque qui enferment les femmes. Et, avec ses très nombreux seconds rôles féminins, le film passe très largement le test de Bechdel.

Colombia Tristar Films

Okja

Okja

Mija est une petite fille qui vit paisiblement dans la campagne coréenne avec son supercochon et meilleur ami, Okja. Jusqu'au jour où une multinationale se saisit du cochon pour le transformer en saucisses. Mija s'embarque alors dans une mission périlleuse pour sauver son animal de compagnie, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle DÉCHIRE. Genre, elle se jette sur des portes pour les casser et saute sur des bus en marche. Une petite fille athlétique et intrépide qui n'est pas définie par son genre, et qui n'attend pas d'être sauvée : bref, le type de personnages qu'on ne voit que trop rarement au ciné.

Netflix

Kill Bill 1 et 2

Kill Bill 1 et 2

On fait difficilement plus dure à cuire que La Mariée, victime d'une fusillade le jour de son mariage, et qui à son réveil d'un long coma, décide de se lancer dans une épopée vengeresse extrêmement sanglante.

TFM Distribution

The incredible Jessica James

The incredible Jessica James

Cette comédie romantique d'un nouvel âge met en scène une femme qui est avant tout définie, c'est rare, par sa passion et ambition professionnelle : le théâtre et la dramaturgie. Certes, on suit la vie sentimentale de Jessica James, qui s'est séparée au début du film et remonte la pente en se liant d'amitié (voire plus) avec un adorable divorcé joué par l'adorable Chris O'Dowd. Mais l'amour le plus fort du film reste celui que Jessica éprouve pour le théâtre. Bref, ça fait du bien de voir un personnage féminin qui n'est pas défini que par sa relation aux hommes.

Netflix

The Sex List

The Sex List

The Sex List est a priori une comédie assez classique, sur l'ado qui décide de perdre sa virginité pendant l'été avant son entrée à la fac. Sauf que pour une fois, l'ado en question n'est pas un garçon mais une fille. Entre deux blagues bien grasses, la réalisatrice Maggie Carey nous offre une représentation positive du sexe, des conversations franches entre femmes, et des personnages féminins qui savent ce qu'elles veulent (en l'occurence, des orgasmes). C'est assez rafraîchissant.

CBS Films

Hanna

Hanna

Hanna, 16 ans, a été élevée dans le but d'être une redoutable tueuse. Alors qu'elle est traquée par la CIA pour des raisons mystérieuses, le film suit sa cavale et la voit enchaîner les scènes d'action incroyables. Jouée par l'incroyable Saoirse Ronan, Hanna n'est jamais objectifiée ou sexualisée ; le film met au contraire l'accent sur sa force, son courage et sa sensibilité. Alors si vous voulez voir une jeune fille casser de l'agent secret au petit déj', ce film est pour vous.

Focus Features

The Dressmaker

The Dressmaker

Kate Winslet joue une couturière qui revient dans sa ville natale vingt ans après un mystérieux événement tragique pour obtenir des réponses, et prendre sa revanche. Ce film a tout ce qu'il faut : des costumes in-cro-yables, des paysages australiens somptueux, Liam Hemsworth torse nu et Kate Winslet en styliste redoutable, qui utilise sa machine à coudre comme arme de destruction massive. Absolument fabuleux.

Netflix

Little Miss Sunshine

Little Miss Sunshine

Le film de Jonathan Dayton et Valerie Faris est la preuve que malgré les diktats de la société, le plus important est d'avoir confiance en soi et de ne jamais se prendre au sérieux.

20th Century Fox

Zero Dark Thirty

Zero Dark Thirty

Dans ce film sur la traque d'Oussama Ben Laden, Jessica Chastain incarne Maya, une agent de la CIA talentueuse et obstinée, qui doit faire ses preuves face à une hiérarchie très patriarcale. Tout ça réalisé par Kathryn Bigelow, la seule femme à avoir remporté l'Oscar du meilleur réalisateur (sic) pour Démineurs.

Columbia Pictures

Les Quatre Filles du docteur March

Les Quatre Filles du docteur March

Certes, on aurait préféré que Jo ne finisse pas avec un mec (hum hum), et encore moins un mec deux fois plus âgé qu'elle... Mais les quatre filles du Docteur March sont malgré tout des jeunes femmes admirables, et assez stylées pour leur époque. Un bel exemple de la force, la résilience et la solidarité dont les femmes savent faire preuve.

Columbia Pictures

Charlie et ses drôles de dames

Charlie et ses drôles de dames

Drew Barrymore, Cameron Diaz et Lucy Liu qui déchirent tout, avec humour. Que demander de plus ?

Columbia Tristar Films

Camille redouble

Camille redouble

Noémie Lvovsky n'est clairement pas aussi célèbre qu'elle devrait l'être. Dans ce film, réalisé par ses soins, elle incarne Camille, une quarantenaire qui vient d'être quittée par son mari et qui se retrouve par magie transportée dans le passé, l'année de ses 16 ans – c'est-à-dire justement l'année où elle va tomber amoureuse de celui qui deviendra son mari. En commençant par la fin – le divorce – pour remonter dans le temps, Camille redouble va à rebours des comédies romantiques cucul. Pour une fois, le but n'est pas d'inventer une histoire à l'eau-de-rose complètement idyllique, mais juste de tenter de raconter ce qui fait qu'on s'aime. Et, en fait, c'est très bien ainsi.

Gaumont

She's beautiful when she's angry

She's beautiful when she's angry

Ce documentaire passionnant retrace les débuts du féminisme moderne aux États-Unis. Le film, plutôt exhaustif et intersectionnel, donne la parole à toutes les femmes ; noires, blanches, lesbiennes et hétéro, qui ont révolutionné la culture des années 1960. Mais il montre aussi avec force qu'aujourd'hui encore, le combat est loin d'être gagné. Incontournable pour en savoir plus sur le féminisme.

Netflix


«Vous n'aviez qu’à porter plainte» : pourquoi dénoncer un viol n’est toujours pas évident

$
0
0

Une femme à un rassemblement contre les violences sexuelles à Marseille, le 29 octobre.

Franck Pennant / AFP / Getty Images

En avril 2016, Mélissa*, 25 ans, rentre d'une journée de travail quand un inconnu la viole à deux pas de son domicile, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Grâce à l’appel d’une femme qui passait par là, qui a assisté à la scène, un officier arrive peu après sur les lieux. Parmi ses premières questions, alors que Mélissa est face à lui : «Comment étiez-vous habillée ?», puis «Vous portez plainte, n’est-ce pas ?» «Sur le coup, c’était évident pour tout le monde, mais pas pour moi», raconte la jeune femme. Aujourd’hui, après une plainte classée sans suite et un an d’attente d’une copie de son dossier d’enquête pour déposer une seconde plainte, avec constitution de partie civile cette fois, elle a presque des regrets :

«Maintenant je ne peux plus faire demi-tour, mais je pense que je n’aurais pas fait la démarche si j’avais su que ça se passerait comme ça, c’est tellement coûteux… Les policiers ont mis ma parole en doute et j’ai galéré alors que c’était un flagrant délit! Je comprends clairement pourquoi certaines filles ne portent pas plainte».

Les chiffres parlent en effet d’eux-mêmes : en 2015, 62 000 femmes ont déclaré avoir été victimes de viols ou de tentatives de viol et 553 000 ont confié avoir été victimes d’au moins une agression sexuelle autre que le viol, hors harcèlement sexuel et exhibition (enquête «Virage», Institut national d'études démographiques, 2016). Or sur la même année, seules 35 000 plaintes ont été enregistrées par les forces de sécurité françaises, selon l’Observatoire national des violences faites aux femmes. «L’immense majorité des viols (90 %) ne sont toujours pas dénoncés à la justice», regrette Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, dans un manifeste présenté à la secrétaire d’État, Marlène Schiappa, le 20 octobre dernier.

Alors que de nombreuses voix (quasi-exclusivement masculines) s’élèvent depuis plusieurs semaines pour reprocher aux femmes de n’avoir pas porté plainte plus tôt notamment dans le cas de l’affaire Weinstein —, force est de constater que ce n’est toujours pas si simple pour les victimes.

82 % des victimes ont mal vécu leur dépôt de plainte

Il faut parfois s’accrocher pour déposer plainte. Début septembre, Marine a décidé de se rendre dans un commissariat pour dénoncer le viol dont elle avait été victime sept ans auparavant. «Les policiers n’avaient pas l’air d’avoir envie de prendre la plainte, ils m’ont dit que ça allait prendre du temps. Puis ils m’ont finalement renvoyée vers la police judiciaire d’un autre commissariat parisien.» Marine prend rendez-vous pour l’après-midi, mais une heure avant, le commissariat la rappelle pour lui dire qu’ils n’auront pas le temps. «Au final, le rendez-vous a été décalé trois fois. C’était embêtant pour moi, parce qu’à chaque fois j’avais dû poser un jour». Autant d’obstacles qui peuvent décourager les victimes.

«Est-ce qu’elle a l’habitude de sauter sur tout ce qui bouge?»

Une fois la porte du commissariat ou de la gendarmerie franchie, nombreuses sont celles à garder un très mauvais souvenir de leur déposition : pas moins de 82 % des victimes auraient mal vécu le dépôt de plainte. Mélissa se souvient : «Il y avait une énorme affiche de Cinquante nuances de Grey dans le bureau partagé, et un policier, qui travaillait sur complètement autre chose à côté, écoutait mon audition.» Sans compter les remarques auxquelles elle a eu droit, ou les questions qui ont été posées à ses proches : «Un agent m’a dit qu’il fallait qu’ils prennent des photos de moi pour l’enquête, et il a cru bon de préciser : "Mais t’inquiète, c’est pas pour ma collection à moi, même si t’es charmante." À une amie, ils ont demandé si j’étais une fille légère. Elle a répondu qu’elle ne comprenait pas, alors un policier a rétorqué : "On se comprend. Est-ce qu’elle a l’habitude de sauter sur tout ce qui bouge ?"»

Charlotte*, 35 ans, s’est décidée en 2013 à porter plainte pour viol dans un commissariat de Paris, pour des faits qu’elle avait refoulés, commis par un homme avec qui elle était sortie : «Pendant notre première relation sexuelle, je lui ai demandé plusieurs fois d’aller plus doucement, mais il ne l’a pas fait, j’avais mal. Puis la nuit, il m’a pénétrée pendant que je dormais.» Lors de sa déposition dans un commissariat parisien, la policière la met en confiance, puis lui annonce qu’il va y avoir une confrontation avec son agresseur, qu’elle seule mènera. Le jour J, un chef de brigade s’assoie pourtant à côté d’elle. «La policière relit nos deux dépositions, cela dure environ un quart d’heure. Pendant ce temps, le chef feuillette un magazine. La première phrase qu’il me dit, sur un ton très agressif : "Bah mademoiselle, quand on est toute nue dans le lit de quelqu’un faut pas s’étonner après."» La confrontation dure quatre heures et Charlotte n’est pas au bout de ses peines. «Mon agresseur s’est fait passer pour la victime, il pleurait. Il a dit : "J’ai l’impression d’être dans un film", dont je ne me souviens plus du nom.Le chef de brigade a répondu : "Non mais dans ce film-là, c’est un vrai viol."» Plus tard, son agresseur reconnaît les faits en substance :

«Il a dit "peut-être que tu dormais, je ne m’en suis pas rendue compte". Là, au lieu de creuser, le chef de brigade lui a coupé la parole et a changé de sujet. Moi j’ai ressenti un sentiment de soulagement extrême qui a été détruit en une fraction de seconde.»

En 2011, Audrey* rentre en métro à Paris après une soirée quand un homme l’agresse sexuellement. Elle est obligée de lui céder son portable pour parvenir à s’enfuir. Un agent de la RATP prévient la police, qui arrive sur les lieux. La déposition que fait Audrey immédiatement après dans un commissariat se passe plutôt bien. Mais dans les jours suivants, elle reçoit un message déplacé sur Facebook :

«C’était un des policiers qui me proposait un rendez-vous, en m’expliquant qu’il m’avait trouvée charmante. Je lui ai dit que je le remerciais pour la déposition, mais que je voyais déjà quelqu’un. J’avais envie de répondre quelque chose de plus agressif mais je me suis dit que je ne pouvais pas, parce que j’allais peut-être devoir repasser au commissariat, et je ne voulais pas me le mettre à dos. Il m’a répondu : "Si tu veux nous remercier, prépare-nous un bon gâteau maison." Je trouve qu’il a vraiment dépassé les bornes, je n’ai pas du tout donné un signal qui pouvait laisser croire que j’étais intéressée et je venais quand même pour une agression sexuelle. Depuis ce jour, j’ai changé mon nom sur Facebook.»

Des stages non-obligatoires pour les forces de l’ordre

Aux victimes qui craignent de se déplacer pour porter plainte, Léa Scarpel, juriste à l’Association européenne contre les violences faites aux femmes (AVFT), conseille parfois d’écrire d’emblée au procureur, ce qui est une autre façon de porter plainte : «La manière dont le dépôt de plainte peut se passer est très aléatoire d’un commissariat à un autre, c’est très difficile à prévoir. Au moins, en écrivant au procureur, vous maîtrisez les éléments de votre récit». Voire, pour les faits qui ont eu lieu dans le cadre du travail, de se retourner directement contre leur employeur devant les prud’hommes. Ce dernier est en effet censé prendre des mesures pour protéger sa salariée.

Des progrès ont toutefois été faits dans la prise de la plainte ces dernières années, estime Marie-France Casalis, porte-parole du Collectif féministe contre le viol (CFCV) : «Mais il faut encore améliorer les techniques d’audition en matière de violences sexuelles.» Elle participe elle-même à la formation des forces de l’ordre : «Nous intervenons le plus souvent dans le cadre de formations continues, dans lesquelles nous essayons de présenter aux enquêteurs l’impact durable des viols et agressions sur les victimes.»

«Nous formons à peu près
200 gendarmes par an»

Dans les faits, la formation continue semble néanmoins accorder peu de place à ces questions. Le colonel de gendarmerie Jacques-Charles Fombonne, à la tête du Centre national de formation de la police judiciaire (CNFPJ), explique : «Dans les écoles de gendarmerie, il y a une formation générale à l’accueil, avec un focus sur l’accueil des victimes, notamment d’infractions sexuelles. Ce dernier se déroule généralement sur une journée spécifique.» Des stages sont également proposés – l'un d’une semaine sur l’audition de mineurs et un autre de deux semaines, baptisé Progreai (Processus général de recueil des entretiens, auditions et interrogatoires). Mais ils ne sont pas obligatoires. «Nous formons à peu près 200 gendarmes par an depuis 10 ans. Entre un quart et un tiers des gendarmes enquêteurs de la police judiciaire ont suivi ces formations», détaille le colonel. Côté police, le Service d’information et de communication de la police (Sicop) n’a pas donné suite à nos questions.

Pascale*, fonctionnaire de police dans un petit commissariat près de Marseille depuis plus de 35 ans, raconte ne jamais avoir été formée sur ces questions en particulier. Secrétaire, elle ne prend pas de déposition, mais oriente toutefois les victimes : «Une femme peut demander à être reçue par une femme et dans un bureau seule», met-elle en avant. «Normalement, dans les unités de gendarmeries, on reçoit la personne dans un bureau fermé, c’est la loi», soutient de son côté le colonel Jacques-Charles Fombonne. Sur la procédure des auditions, il ajoute :

«Il n’y a pas de question obligatoire, si ce n’est sur la qualification pénale des faits, pour laquelle on va être obligé, à un moment donné, de poser la question de la pénétration.»

«Les questions très personnelles ne doivent être posées que si elles sont absolument nécessaires», assure-t-il, en mettant en avant le droit des victimes à être accompagnées d’une personne de confiance pour leur déposition.

Pour Marie-France Casalis du CFCV, ce dernier point est en effet important : «Il faut pouvoir s'adresser à quelqu’un de confiance avant, il faut avoir mis des mots sur ce qu’on a ressenti» en appelant par exemple la ligne d’écoute Viols Femmes Informations au 0 800 05 95 95, ou le le 3919). Marie-France Casalis ajoute : «On s’aperçoit que, quand les femmes sont accompagnées et soutenues, elles sont un tiers à porter plainte.» Depuis la médiatisation de l’affaire Weinstein, «nous avons noté une hausse importante du nombre d’appels (au moins trois fois plus)», fait d’ailleurs remarquer Gabriela Bravo, coordinatrice administrative du CFCV.

«Qu’est-ce que vous attendez
de la justice ?»

Au-delà de cette confrontation avec les forces de l’ordre, c’est la longueur et l’issue de la procédure qui décourage également un bon nombre de victimes. Ainsi, sur les 10 % de plaintes pour viol, 70 % (60 % pour les mineures) sont classées sans suite, rappelle la psychiatre Muriel Salmona dans sa récente enquête, en citant un rapport de la sociologue Véronique Le Goaziou.

Elsa* a engagé deux procédures pour des viols qu’elle a subis entre 8 et 13 ans. La première s’est soldée par un non-lieu, la seconde est toujours en cours mais devrait probablement connaître le même sort. «Je n’ai pas obtenu justice ou réparation alors qu’il a toujours été dit qu’il était coupable. C’est un échec, je ne suis pas sûre que je reporterais plainte si c’était à refaire, c’est beaucoup d’énergie pour rien», dit-elle aujourd’hui. Et cela d’autant plus que, comme un grand nombre de plaintes pour viol, Elsa a vu la sienne requalifiée en agression sexuelle, donc en délit passible d’un jugement devant un tribunal correctionnel et non plus devant une cour d'assises. Une procédure plus rapide, mais avec des peines encourues beaucoup plus faibles, en conséquence vécue par les victimes comme une minimisation de ce qu’elles ont subi. Ainsi, Chantal*, qui a déposé plainte en 2016 pour trois viols commis par le même homme, raconte :

«C’est à la lecture finale de ma déposition que je me suis rendue compte que la policière avait requalifié les faits en agression sexuelle. Je lui ai dit "non c’est un viol !", mais elle n’a rien voulu changer.»

A l’issue de cette audition de près de huit heures, Chantal pensait que son agresseur, qui habite à deux pas de chez elle, allait être interpellé. Quand elle a compris que ce ne serait pas le cas, elle a voulu retirer sa plainte. Trop tard. «En sortant, j’ai dit à la policière : "Mais qu’est-ce que je fais ?" Elle m’a répondu : "vous achetez un couteau, s’il vous approche vous le plantez." Je suis restée enfermée à triple tour chez moi pendant trois semaines, de peur de le croiser.» Aujourd’hui, elle en dresse un bilan amer :

« Le résultat, c'est quand même que, suite à ma plainte, c'est moi qui ai dû déménager. J'ai perdu mon taf, je suis au chômage, je suis retournée vivre chez mes parents, et chaque fois que j'arrive à Bayonne en voiture, j'ai la trouille.»

10 % des plaintes pour viol débouchent sur une condamnation

Là encore, les chiffres sont criants, d’après le manifeste de Muriel Salmona : «50 % des victimes traversent des périodes de grande précarité, 50 % ont dû interrompre leurs études ou leurs carrières professionnelles (IVSEA, 2015) et 95 % des victimes de violences sexuelles dans le cadre du travail qui les ont dénoncées ont perdu leur emploi», selon les estimations de l’AVFT, basées sur les victimes suivies par l’association en 2012.

Un an et demi après sa plainte, Chantal n’a toujours aucune nouvelle de l’enquête, malgré une lettre au procureur. Elle est retournée au commissariat, accompagnée par une militante du Collectif féministe contre les violences sexistes : «La policière m’a prise à part et m’a dit : "Vous n’êtes pas une victime mais une battante ! Qu’est-ce que vous attendez de la justice ?" Mais moi je n’ai jamais demandé à être sur le ring !», s’énerve-t-elle aujourd’hui.

En décembre 2016, Marie, Parisienne de 30 ans, a vu sa plainte classée sans suite pour un viol qu’elle avait subi un an plus tôt. Après une confrontation particulièrement douloureuse, pour elle, c’était presque un soulagement :

«Quand j’ai reçu la lettre du tribunal, je me suis limite dit que je préférais ça plutôt ça que de me faire assassiner par un avocat ou par un procureur qui remettrait ma parole en cause devant tout le monde. Pendant la confrontation, un des policiers m’a dit : "Mais comment il a pu vous pénétrer analement si vous n’en aviez pas envie ? A un moment le corps se contracte, il ne peut pas rentrer comme ça aussi facilement." C’était hyper dur qu’on remette en question ma souffrance. Je n’avais pas envie de revivre ça devant un tribunal. Je suis presque contente que ma plainte ne soit pas allée pas plus loin».

Au final, seules 15 % des plaintes pour viol sont jugées devant une cour d’assises et 10 % débouchent sur une condamnation.

Dans le cadre de la permanence téléphonique Viols Femmes Informations, les écoutantes du CFCV rappellent souvent à celles et ceux qui culpabilisent de ne pas avoir porté plainte que celle-ci est un droit, mais pas une obligation. Au bout du fil, elles listent les avantages du dépôt de plainte. Celle-ci permet de «remettre les choses à l’endroit» et d’envoyer un message à l'agresseur : «Tu n’avais pas le droit de faire ça.» Elle permet également de mettre l’auteur des faits sous la loupe de la justice. Et même si la plainte est classée sans suite, faute de preuve, elle peut se révéler utile si d’autres victimes du même agresseur se tournent vers la justice plus tard. Mais, au final, c’est toujours à la victime de peser le pour et le contre et de décider ce qui est le mieux pour elle, sans qu’on la culpabilise dans son choix. Dépôt de plainte ou pas.

*Les prénoms ont été modifiés à leur demande.


Si vous avez été victime de viol ou d’agression sexuelle, vous pouvez appeler Viols Femmes Informations au 0 800 05 95 95. C'est une ligne d'écoute gratuite et anonyme (lundi-vendredi, de 10 heures à 19 heures), gérée par le Collectif féministe contre le viol.

Si vous avez été victime de harcèlement sexuel, d'agression sexuelle ou de violences dans le cadre de votre travail vous pouvez contacter l'AVFT, l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail au 01 45 84 24 24 (lundi de 14 heures à 17 heures et du mardi au vendredi de 9 h 30 à 12 h 30). Contact e-mail : contact@avft.org

Vous pouvez aussi appeler le 3919 - Violences Femmes Info, numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Appel anonyme et gratuit 7 jours sur 7, de 9 heures à 22 heures du lundi au vendredi et de 9 heures à 18 heures les samedi, dimanche et jours fériés. Le fonctionnement de ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes et soutenu par le secrétariat d'État chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes.

17 tweets hilarants qui vont vous donner envie de démolir le patriarcat

À Viols femmes informations, on détricote la culture du viol, appel après appel

$
0
0

Ellie Sunakawa / BuzzFeed

«J’ai été violée quand j’avais 17 ans, mais là, depuis une semaine je ne sais pas pourquoi, je ne fais qu'y penser.» Ce lundi d’octobre, en pleine suite de l'affaire Harvey Weinstein, Justine*, 32 ans, s’est décidée à appeler Viols Femmes Informations, le numéro anonyme et gratuit géré par le Collectif féministe contre le viol (CFCV). C’est Élodie, l'une des cinq écoutantes salariées, qui décroche. «C’est à cause de l'actualité. Je n’arrive plus à dormir, je suis hyper mal… On dirait que j’avais perdu la mémoire, il y a tout qui me revient par flashs», continue Justine. Elle se demande si elle doit «aller jusqu’au bout» et porter plainte. Est-ce que ça pourrait l’aider à aller mieux ? «Mais je me dis que 15 ans plus tard, personne ne va me croire, se désole-t-elle. Je suis perdue.»

Ces dernières semaines, les femmes qui appellent Viols Femmes Informations sont nombreuses à faire référence à l’actualité. «Presqu'à chaque appel, elles en parlent», observe Natalia Vacherand, l'une des écoutantes, qui fait ce travail depuis deux ans. «Pour elles, ça brasse beaucoup de choses d’entendre ces témoignages de femmes qui ont vécu les mêmes agressions qu’elles.»

Trois fois plus d'appels que d'habitude

On l’a beaucoup dit : l’affaire Harvey Weinstein et ses suites ont libéré la parole des femmes. Au CFCV, cette affirmation prend une forme très concrète, palpable. «Je le vois bien au retard que j’ai pris dans mes comptes-rendus. Il doit y avoir trois fois plus d’appels que d’habitude», décrit de son côté Élodie. Ce phénomène avait déjà eu lieu lors des affaires Strauss-Kahn, Polanski, ou Baupin. Quand l’actualité est en boucle sur les violences sexuelles, les victimes décrochent leur téléphone.

Parmi les appelantes, on trouve beaucoup de victimes d’agressions anciennes, mais qui s’autorisent seulement aujourd’hui à en parler, grâce à toutes ces femmes qui disent «moi aussi». «Cette augmentation des appels est aussi due à ce que l’on appelle la "mémoire traumatique"», explique Véronique Woolf, la coordinatrice des écoutantes qui, à 56 ans dont 13 ans passés dans cette tour du 13e arrondissement parisien pour recueillir la parole des victimes, maîtrise parfaitement la question.

«Quand une femme subit un choc de cette ampleur, le souvenir se range souvent dans la mauvaise case, et n’importe quel événement voire un son ou une couleur peut réveiller cette mémoire traumatique. Cela la remet dans une situation où elle est tétanisée, où elle a peur. C’est aussi ce qu’il se passe en ce moment. Dès que les violences sexuelles sont médiatisées, ça réveille leur mémoire traumatique et elles ont besoin d’en parler.»

Comme dans le cas de Justine. Le souffle parfois coupé, elle raconte son histoire. Nous sommes en «double écoute», c'est-à-dire que nous entendons l'appel, assise à côté de l'écoutante, Élodie, mais sans jamais intervenir. Justine a été violée par un ami. Élodie la rassure, et lui donne des conseils, fouillant dans de gros classeurs usés où sont soigneusement rangées les adresses utiles, département par département. L'écoutante est la dernière arrivée au CFCV : elle s’occupe de répondre aux appels depuis septembre dernier. Toutes installées dans une même pièce, bénévoles et salariées prennent les appels. Ce matin, elles sont trois. Elles seront quatre cet après-midi. Christiane, une retraitée bénévole, est venue leur donner un coup de main en cette période chargée.

Le local du CFCV se situe dans le 13e arrondissement parisien. / Via Marie Kirschen / BuzzFeed

«On n'est pas assez nombreuses»

Au téléphone, Élodie insiste : Justine a bien fait de les contacter, il n’avait pas le droit de faire ça. Tout au long de l’entretien, elle prend des notes, pour remplir une «fiche d’appel». La conversation va durer presqu’une heure. «Les appels durent en moyenne vingt minutes, mais là c'était la première fois qu’elle appelait, ça demande plus de temps», nous explique Élodie. A la fin de l’appel, elle détaille à Justine : «Je vais vous donner un code avec votre département, c’est "Justine du 27". Si vous nous rappelez, vous pourrez nous donner ce code et comme ça nous retrouverons votre fiche. Vous n’aurez pas à tout nous raconter à nouveau.»

Souvent, les victimes rappellent. Pour poser une question précise, faire relire une lettre au procureur de la République, tenir au courant de l’avancement de leurs démarches... Depuis 1986, année de son lancement, Viols Femmes Informations a reçu plus de 53 600 témoignages de victimes. Le compteur, affiché sur le site, augmente tous les jours. C’est la seule ligne d’écoute nationale, anonyme et gratuite, spécialisée sur les violences sexuelles. Les victimes peuvent également appeler le 3919, mais ce numéro concerne lui, plus globalement, toutes les violences faites aux femmes. «Malheureusement, on n’est pas assez nombreuses, on rate des appels», se désole Véronique Woolf. «Il faudrait qu’on ait au moins deux salariées en plus, et tout particulièrement en ce moment.» Actuellement, elles sont cinq salariées, dont deux à temps partiel, et une bénévole, pour se relayer du lundi au vendredi, de 10 heures à 19 heures.

«J’ai l'impression que j’ai presque un devoir politique de porter plainte et c’est trop dur»

Comme Justine, Lydie* est tiraillée par la question de la plainte. Elle a été violée pendant son sommeil par un proche qui dormait chez elle il y a quelques semaines. «Il y a tout ce mouvement médiatique, c’est compliqué à vivre. J’ai l'impression que j’ai presque un devoir politique de porter plainte et c’est trop dur», regrette-t-elle. A l’autre bout du fil, on peut entendre ses pleurs. «Porter plainte c’est une possibilité, un droit, mais ce n’est pas un devoir ou une obligation, la rassure Élodie. C’est votre décision, si vous n’êtes pas prête pour le moment, vous ne le faite pas.»

Une plainte sur dix finit jugée aux assises

Après les révélations de l’affaire Weinstein et les hashtags #balancetonporc et #metoo, certains commentateurs ont affirmé que, plus que témoigner, les femmes devraient surtout porter plainte. Mais les victimes de viol ne sont pas toujours bien reçues par la police, et seule une plainte sur dix débouche sur un procès aux assises. Et ça, les femmes le savent. Lors de cette journée passée au local du CFCV, toutes les femmes dont nous avons pu écouter les appels ont évoqué, à un moment ou à un autre, leur peur des réactions des policiers, ou d’un classement sans suite. «Les policiers vont me dire que j’avais bu», s’inquiète Elsa*. «Je voudrais porter plainte, mais j’ai peur de ne pas avoir assez de preuves», avance Claire*. «J’ai peur qu’ils me demandent comment j’étais habillée», glisse Danièle*. «A quoi ça sert si c’est classé sans suite de toute façon ?», s’interroge Julie*.

Les salariées du CFCV tentent de les rassurer. Elles listent avec elles les avantages que peut revêtir une plainte. «Je vais vous donner les infos en faveur de la plainte et vous pourrez y réfléchir au calme de votre côté», avance Élodie. Tout d’abord, la plainte permet d’envoyer un message symbolique important qui dit à l’agresseur «tu n’avais pas le droit de me faire ça». Selon les écoutantes, la plainte peut être un élément de libération et être investie comme un moment où la victime affirme qu’elle est légitime à dénoncer son agresseur.

Dans les locaux du CFCV. / Via Marie Kirschen / BuzzFeed

Elle va aussi mettre l’accusé sur le radar de la justice. «Peut-être que ça va le faire réfléchir pour la suite, ça sera plus difficile pour lui de recommencer», explique au téléphone une autre écoutante. La plainte permet aussi de libérer la parole de la victime, et peut lui permettre d’avoir accès à des soins. Signaler une agression à la police permet aussi de voir ce crime enregistré dans les statistiques des plaintes pour viol, et de montrer ainsi l’ampleur du phénomène.

Autre point important: «Même si votre affaire est classée sans suite, il y aura peut-être d’autres femmes victimes du même homme qui porteront plainte, et votre plainte viendra appuyer la leur. Souvent, en l’absence de preuves matérielles, c’est la répétition d’un même mode opératoire qui va permettre à la justice d’aller jusqu’au bout.» Véronique Woolf évoque ce cas récent où les trois premières plaintes contre un agresseur avaient été classées sans suite, faute d'éléments. À la quatrième plainte avec le même mode opératoire, il avait fini par être condamné par la justice. Mais au final, les écoutantes insistent bien : c'est à la victime que revient la décision de porter plainte ou non, et personne ne doit les faire culpabiliser sur leur choix.

Phénomène de sidération

Généralement, à la fin d’un appel, les écoutantes réorientent la victime vers une structure qui pourra l’aider : une association d’aide aux victimes proche de chez elle, une adresse où trouver une aide psychologique ou juridique, un hôpital qui propose des consultations sur les psychotraumatismes, ou encore l’adresse du site Mémoire traumatique, une mine précieuse d’informations. Un tiers des appels sont aussi passés par des proches de victimes ou par des professionnels (des avocats, des assistants sociaux, des syndicalistes, des artistes qui montent un projet sur le sujet, etc.) à la recherche d’informations. Les hommes victimes constituent, eux, environs 6 % des appels.

«On peut être championne de boxe et ne pas pouvoir se défendre lors d’un viol, ça ne change rien»

Emma* appelle aujourd’hui pour sa cousine, qui a été violée il y a quelques jours à la fin d’un cours de sport. Élodie énumère les conseils pour l’entourage :

«C’est important de lui montrer que vous la croyez, il ne faut pas remettre en cause ce qu’elle peut confier. Il faut être très soutenant, être de son côté, et lui demander tout simplement comment vous pouvez l’aider.

Parfois les proches aimeraient que ça aille plus vite mais il est important de respecter son rythme, de ne pas la forcer. Le viol est une négation de son désir, de ce qu’elle voulait faire. Il est important de ne pas reproduire ce même schéma de violence en lui imposant une contrainte.»

Emma veut proposer à sa cousine qu’elles fassent ensemble des cours d’autodéfense et veut savoir si c’est une bonne idée. Réponse de l’écoutante : «C’est à elle de voir. Si le cours est vécu comme une manière de se réapproprier son corps, de lutter contre la peur de sortir dehors, c’est très bien. Mais il ne faut pas tomber dans l’idée que ce serait "nécessaire", et que si elle avait eu ce cours-là avant, elle aurait pu échapper au viol.»

Elle décrit alors le phénomène de sidération. «Lors d’une agression, le cœur s’accélère et le cerveau va envoyer des drogues pour calmer tout ça et ça va comme anesthésier la personne. On peut être championne de boxe et ne pas pouvoir se défendre lors d’un viol, ça ne change rien.»

De leur côté, pour soutenir la victime, les écoutantes veillent à formuler cinq idée-clés qu’elles ont identifiées comme étant particulièrement importantes pour les victimes:

«Tu as bien fait de me parler, je te crois. Tu es courageuse et tu as eu raison de chercher de l’aide. Il n’avait pas le droit, c’est interdit. Tu n’y es pour rien. Je vais t’aider à trouver de l’aide.»

Pour chaque victime, les écoutantes du CFCV établissent une fiche qui est ensuite archivée.

Trump et les femmes : tous les trucs flippants qui se sont produits depuis son élection

$
0
0

Depuis un an Donald Trump a supprimé des subventions au Planning familial, s’en est pris aux cliniques qui pratiquent des IVG, a supprimé une réglementation en faveur de l’égalité salariale, etc.

«Meryl Streep, une des actrices les plus surévaluées d'Hollywood, ne me connaît pas, mais m'a attaqué hier soir pendant les Golden Globes. Elle est un larbin d'Hillary, qui a perdu gros. Pour la centième fois, je n'ai jamais "tourné en ridicule" un journaliste handicapé (je ne ferais jamais ça) mais j'ai simplement montré comment il s'est aplati en changeant complètement un article vieux de 16 ans qu'il avait écrit pour me nuire. Encore une preuve de la malhonnêteté des médias !»

Le 23 janvier, seulement trois jours après son entrée en fonction, Donald Trump signe un décret qui réinstaure la «Global Gag Rule», ce qui veut dire que les États-Unis ne peuvent plus financer des associations qui donnent des informations sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), notamment à l'étranger.

Le 23 janvier, seulement trois jours après son entrée en fonction, Donald Trump signe un décret qui réinstaure la «Global Gag Rule», ce qui veut dire que les États-Unis ne peuvent plus financer des associations qui donnent des informations sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), notamment à l'étranger.

Saul Loeb / AFP / Getty Images

En février 2017, un proche de Donald Trump raconte à un journaliste que le président voulait que les femmes avec qui il travaille soient habillées «comme des femmes».

En février 2017, un proche de Donald Trump raconte à un journaliste que le président voulait que les femmes avec qui il travaille soient habillées «comme des femmes».

Choqués par ce code vestimentaire sexiste, des internautes ont répondu avec le hashtag #DressLikeAWoman («habille-toi comme une femme»).

Dave Kotinsky / Getty Images

Le 13 avril, Donald Trump signe une loi qui permet aux États de supprimer toute aide aux cliniques qui pratiquent des IVG, notamment celles du Planned Parentood, le Planning familial américain.

Le 13 avril, Donald Trump signe une loi qui permet aux États de supprimer toute aide aux cliniques qui pratiquent des IVG, notamment celles du Planned Parentood, le Planning familial américain.

Cette nouvelle loi a abrogé une directive prise par l'administration Obama pour sanctuariser ces financements publics.

Astrid Riecken / Getty Images

Toujours en avril, le gouvernement américain annonce qu'il compte cesser de financer le Fonds des Nations unies (ONU) pour la population, qui aide des mères et des enfants dans plus de 150 pays à travers le monde.

Toujours en avril, le gouvernement américain annonce qu'il compte cesser de financer le Fonds des Nations unies (ONU) pour la population, qui aide des mères et des enfants dans plus de 150 pays à travers le monde.

Les États-Unis sont le quatrième contributeur au budget de ce fonds. Pour justifier cette décision, le département d’Etat américain a expliqué que le fonds «soutient, ou participe à la gestion d’un programme d’avortement coercitif et de stérilisation involontaire».

Spencer Platt / Getty Images

Le 28 avril, le président américain nomme Charmaine Yoest, connue pour ses positions anti-avortement, au département en charge de la santé.

Le 28 avril, le président américain nomme Charmaine Yoest, connue pour ses positions anti-avortement, au département en charge de la santé.

Yuri Gripas / Reuters

Sur Twitter, le président a écrit qu'elle était «folle» et avait un «petit QI», et a évoqué une fois où il l'aurait vu en train de «saigner salement» à cause d'un lifting du visage.

Le 13 juillet 2017, le président américain est en visite en France. Alors qu'il salue Brigitte Macron, il en profite pour lui adresser un commentaire... sur son physique.

Une sortie qui a été largement commentée — et critiquée — par la presse et sur les réseaux sociaux.

youtube.com

Fin août, le gouvernement américain revient sur une proposition de l'administration Obama, qui tentait de lutter contre les inégalités de salaire pour les femmes et les minorités.

Fin août, le gouvernement américain revient sur une proposition de l'administration Obama, qui tentait de lutter contre les inégalités de salaire pour les femmes et les minorités.

Chung Sung-Jun / Getty images

Le 11 septembre 2017, la Maison Blanche annonce une nouvelle vagues de personnes nommées à des postes de procureurs, les «US attorney». Sur ces 42 nommés au total, on compte une femme.

Le 11 septembre 2017, la Maison Blanche annonce une nouvelle vagues de personnes nommées à des postes de procureurs, les «US attorney». Sur ces 42 nommés au total, on compte une femme.

À titre de comparaison, Obama avait nommé 12 femmes sur 42 personnes.

Chip Somodevilla / Getty Images

Le 22 septembre, la ministre de l’Éducation, Betsy DeVos, abroge une directive mise en place par l'administration Obama sur la condamnation des agressions sexuelles sur les campus.

Le 22 septembre, la ministre de l’Éducation, Betsy DeVos, abroge une directive mise en place par l'administration Obama sur la condamnation des agressions sexuelles sur les campus.

Cette directive de 2011 entendait lutter contre les viols et les agressions sexuelles qui ont lieu à l'université et aider les victimes à faire reconnaître leur agression.

Alex Wong / Getty Images

Le 3 octobre, la Chambre des représentants vote une proposition de loi visant à restreindre l'avortement. Cette loi punirait les médecins pratiquant une IVG au-delà de 20 semaines de grossesse.

Le 3 octobre, la Chambre des représentants vote une proposition de loi visant à restreindre l'avortement. Cette loi punirait les médecins pratiquant une IVG au-delà de 20 semaines de grossesse.

Zach Gibson / Intermittent / Getty images

Le 6 octobre 2017, de nouvelles règles ont été mises en place concernant le remboursement des contraceptifs : désormais, un employeur n'est plus obligé de rembourser la contraception dans la couverture santé de ses salariés.

Le 6 octobre 2017, de nouvelles règles ont été mises en place concernant le remboursement des contraceptifs : désormais, un employeur n'est plus obligé de rembourser la contraception dans la couverture santé de ses salariés.

Saul Loeb / AFP / Getty Images

«La Bande-Son de la vie d'une femme» : la vidéo glaçante d'une association contre le sexisme

$
0
0

«L’idée était de montrer que le sexisme est un système», explique à BuzzFeed News Marie Cervetti, la directrice de FIT-Une femme, un toit, à l’origine du spot.

L'association FIT-Une femme, un toit est une association féministe, qui gère un centre d'hébergement appelé «Les universElles». Ce centre accueille des femmes entre 18 et 25 ans qui ont été victimes de violences sexistes et sexuelles.

View Video ›

facebook.com

L'association vient de publier un spot de sensibilisation intitulé la «bande-son de la vie d’une femme». Et c'est vraiment bien vu.

L'association vient de publier un spot de sensibilisation intitulé la «bande-son de la vie d’une femme». Et c'est vraiment bien vu.

Madame Bovary/ FIT une femme un toit / Via youtube.com

On y entend une sélection de phrases que peut entendre une femme tout au long de sa vie.

On y entend une sélection de phrases que peut entendre une femme tout au long de sa vie.

Madame Bovary/ FIT une femme un toit / Via youtube.com

Que ce soient des remarques sexistes, des injonctions sur le physique...

Que ce soient des remarques sexistes, des injonctions sur le physique...

Madame Bovary/ FIT une femme un toit / Via youtube.com

... ou encore des phrases caractéristiques de la culture du viol.

... ou encore des phrases caractéristiques de la culture du viol.

Madame Bovary/ FIT une femme un toit / Via youtube.com

Madame Bovary/ FIT une femme un toit / Via youtube.com

Voici le spot en entier :

youtube.com

«Les gens ont tendance à penser que le sexisme c’est une chose, et que les violences, c'est autre chose. Ils ont tendance à saucissonner ce système. Le but de ce spot était de montrer que tout cela fait partie d’un système. Il y a tout ce qu'on subit, les injonctions paradoxales, les pressions sur l’apparence, les violences… C’est tout ce système qui va aboutir à l'empêchement de travailler de manière épanouie, de circuler librement, d'être dans une logique d’égalité de salaire, etc.»

Marie Cervetti précise que c’est l’agence Bovary qui leur a offert ce spot car «on a pas les moyens financiers pour faire ce genre de vidéo».

Parallèlement à ce spot, l’association lance aussi une autre campagne qui sera affichée dans le métro parisien à partir du mercredi 22 novembre.

Parallèlement à ce spot, l’association lance aussi une autre campagne qui sera affichée dans le métro parisien à partir du mercredi 22 novembre.

Association FIT

Elle raconte que la campagne a été élaborée avec les jeunes femmes qui sont hébergées dans le centre, et financée grâce à un appel aux fonds. «C’est une première pour nous, on ne communique pas habituellement. On s’est dit qu’on avait une expertise particulière, notamment parce qu’on travaille auprès de jeunes, qui nous permettent d'avoir un regard un peu différent.»

«On entend partout que la parole se libère, mais elle est libérée depuis bien longtemps. Le problème, c’est comment tout le monde est capable de verrouiller le secret que ce soit dans des organisations politiques, syndicales, au travail… Les jeunes femmes que l’on accueille ont parlé à plein de gens, mais personne ne les a jamais écoutées.

On s’est dit qu’il fallait arrêter de dire aux femmes de parler, il faut maintenant sensibiliser le grand public, les policiers, les magistrats, en leur rappelant que la loi existe.»

Viewing all 365 articles
Browse latest View live


<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>